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Libération

L'or vert, un trésor dilapidé

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La déforestation mondiale s'accélère dans l'indifférence.
publié le 26 février 2002 à 22h24

Parfois à coups de machette, souvent avec des tronçonneuses, toujours ou presque dans l'indifférence. En ces temps de développement durable, mot d'ordre de ce début de siècle (Libération de samedi), la déforestation se porte bien. Aujourd'hui, selon le World Ressource Institute, 80 % des forêts primaires ont disparu de la surface du globe. Ces poumons verts (forêts boréales, tempérées ou tropicales), encore non exploités industriellement, ne recouvrent plus que 7 % des terres émergées de la planète. Chaque année, 10 millions d'hectares disparaissent, l'équivalent d'un terrain de foot toutes les 2 secondes.

Le cas de l'Indonésie, qui a perdu près de 75 % de ses forêts d'origine, est édifiant. «Il montre l'inadéquation entre les discours ambiants sur le développement durable et la réalité des engagements pris pour éviter le pire», explique un observateur. Et ce, malgré les promesses du Sommet de la Terre de Rio de 1992, malgré le plaidoyer de la France pour une mondialisation régulée. «Cela reste du verbe, en France comme dans le reste du monde», reconnaît-on, impuissant, au ministère de l'Environnement, qui renvoie au ministère de l'Agriculture, qui renvoie au ministère du Commerce extérieur. Le sujet, visiblement, tient de la patate chaude.

Papier toilette. C'est pour dénoncer cette passivité que Greenpeace vient de lancer une campagne pour la protection de la «biodiversité terrestre», avec cyberpétitions et happening en mer (lire ci-contre). «La France est le premier importat