II y a quarante ans, c'était bouffe, bouffe et rebouffe. Les Français y consacraient près d'un tiers de leurs dépenses. Aujourd'hui, le poste alimentation-tabac a reculé de la première à la troisième place (14,1 %), derrière le logement (24,2 %) et les dépenses financées par les pouvoirs publics, éducation et santé (22 %). Cette évolution, relevée par l'Insee dans sa dernière enquête sur la «consommation des ménages depuis quarante ans» publiée hier, ne s'est pas faite en un jour. Cela fait déjà une trentaine d'années que la nourriture ne tient plus la vedette dans les porte-monnaie. Mais le phénomène s'est accentué. Et il profite à la santé, à la communication et aux loisirs, grands gagnants de ces dernières années.
Alimentation: au régime
Le bon vieux cliché du franchouillard avec son mégot, son litron et sa baguette a vécu. Il serait peut-être plus juste, bien que tout aussi caricatural, de le représenter aujourd'hui avec un yaourt et un plat surgelé. De fait, dans un contexte général de diminution des dépenses alimentaires, les produits à base de farine, les boissons alcoolisées et le tabac ont particulièrement trinqué. En revanche, les produits laitiers et les plats préparés ont le vent en poupe. Et la viande, bien qu'en léger retrait depuis une dizaine d'années, tient toujours son rang de «premier poste dans le budget alimentaire».
Habillement: ceinture
Au début des années 60, les dépenses d'habillement étaient massives. Puis les ménages ont porté leur choix vers davantage