Bruxelles (UE)
de notre correspondant
L'entreprise n'est plus ce modèle de «gouvernance» que l'on montrait en exemple aux administrations. La faillite retentissante d'Enron, aux Etats-Unis, et ses pratiques comptables pour le moins étranges, les primes de départ somptuaires accordées aux dirigeants de l'helvético-suédois ABB, ont fait tourner le vent: les autorités publiques reconnaissent que la vertu ne résulte pas forcément du libre marché. Aux Etats-Unis, le secrétaire au Trésor, le républicain Paul O'Neill, qui veut imposer des règles de conduite aux PDG, a sonné la charge. En Europe, c'est au tour du plus libéral des commissaires européens, le Néerlandais Frits Bolkestein, de s'interroger, dans un entretien avec Libération, sur la pertinence d'un système qui permet aux dirigeants de s'octroyer des rémunérations déraisonnables. Le commissaire européen chargé du Marché intérieur envisage d'harmoniser les règles de la corporate governance (le gouvernement d'entreprise) dans l'Union, afin d'éviter les dérives style Enron, et estime que la transparence des salaires des dirigeants d'entreprise doit être assurée, à l'image de ce que propose le projet de code de bonne gouvernance allemand, le Kodex, rendu public le 26 février dernier.
L'affaire ABB montre que certains dirigeants s'offrent des salaires somptuaires ou des parachutes en or, et cela indépendamment des résultats obtenus.
Effectivement, il ne me paraît pas sain que des rémunérations parfois très élevées puissent être att