Annonce d'une embellie ou effet euro? La courbe du chômage a cessé de remonter en janvier, enregistrant une légère baisse du nombre de demandeurs d'emploi: 3100 sur un total de 2 209 000, soit -0,1 %. C'est la première fois depuis avril dernier que la tendance s'inverse. Le nombre de chômeurs, qui avait baissé de plus d'un million depuis juin 1997, était reparti à la hausse au second semestre 2001, au rythme de 8 à 10 000 inscrits de plus chaque mois.
La ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, n'a pas manqué hier l'occasion de saluer cette «bonne nouvelle», attribuée aux politiques «tenaces, patientes» du gouvernement en matière d'emploi. «Nous avons amorti les effets [du ralentissement économique] par des politiques vivaces que nous avons menées sur plusieurs plans», a-t-elle insisté sur Europe 1. Cependant, fait observer le ministère de l'Emploi, cette situation n'en reste pas moins «encore fragile». C'est, espère-t-on, une «étape de stabilisation».
En examinant d'un peu plus près les chiffres, l'optimisme gouvernemental doit en effet être sérieusement tempéré. La baisse du nombre de demandeurs d'emploi ne concerne que la «catégorie 1», c'est-à-dire celle des chômeurs qui n'ont exercé aucune activité pendant le mois de janvier. Mais si l'on ajoute les demandeurs d'emploi dits de «catégorie 6» qui ont occupé un petit boulot pendant la période, on enregistre alors une hausse significative: + 23 700, soit 0,9 %.
Or la période décembre-janvier a été cette anné