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Libération

Les antipub s'affichent

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Contre l'overdose publicitaire, les «barbouilleurs» frappent.
publié le 2 mars 2002 à 22h28
(mis à jour le 2 mars 2002 à 22h28)

La contre-culture économique fait son chemin. Témoin, «les dix jours de la désobéissance sociale» (une série de happenings, manifestations, «occupations imaginatives») contre «la violence économique, sociale, politique et policière». Organisés partout en France par les mouvements de la gauche radicale, ils s'achèvent ce samedi par une street parade à Paris ­ carnaval de rue qui partira de place de la République à 16 heures ­ , à la façon des Anglais de Reclaim the Streets («Se réapproprier les rues»). Dans ce joyeux tumulte de citoyens boostés à l'insoumission, une pratique suscite un écho nouveau : le mouvement antipub. Autoproclamé barbouilleur de Paris, fer de lance de cette révolte antipub, Yvan Gradis explique: «C'est une forme de pollution. On souffre tous de façon plus ou moins consciente de la pub.» Créateur en 1990 de Publiphobe, lettre bimestrielle, initiateur de l'association RAP (Résistance à l'agression publicitaire) en 1992, il est soutenu par un comité d'intellos (Morin, Serres ou Finkielkraut), mais trouve que «la musique ne va pas assez vite».

Barbouillage. Et pourtant. «Il y a un vrai changement», note Nelly, unique permanente de RAP. L'association qui a longtemps végété autour d'un noyau de 200 militants, fédère aujourd'hui 750 adhérents, et vient de lancer deux comités en province et un autre en Belgique. Elle milite contre l'invasion des prospectus dans les boîtes aux lettres, bariole de slogans les affiches du métro, abreuve de sifflets les séquences pu