Graphiste, le franco-suisse «Cas Typique» (un pseudo) a 26 ans et habite à Lausanne. Il anime le site «e-connerie» (1), créé en février 2000. Il revient ici sur sa pratique de détourneur de pub.
Les prémices. «J'ai commencé en 1998, en détournant des logosÊet des publicités de la SNCF en réaction à ce que je ressens comme une overdose : le martelage publicitaire, les émissions, sportifs, expos sponsorisées. Dans les années 70-80, il y a quelque chose qui a fait tilt chez les directeurs de com : comment faire vivre la marque, l'encenser jusqu'à ce qu'elle devienne générique, qu'elle apporte des valeurs dites universelles ou partagées par la majorité des citoyo-consommateurs (égoïsme, jalousie, provocation, désir, adoration, etc.) ? Ils ont trouvé : transformons notre marque, déclarons au monde que nos produits, en fin de compte, ne sont pas si importants que ca.»
Les marques. «C'est ce plaisir de dévaler les pentes en VTT NotreMarque qui importe, ce vent frais qui file sur la nuque, ce chemin qui défile sous les roues, ce sentiment d'être en sécurité tout en désirant l'aventure, c'est cela qui compte et seulement cela. Nike devient l'essence même du sport, les baskets, un moyen pour ouvrir tes chakras. Coca-Cola devient un certain style de vie décontracté. Enron, une manière de voir l'avenir sereinement, sans penser au lendemain, vous apportant sur un plateau le trésor de toute une vie pour la plus parfaite des retraites.»
Le site. «Il présente environ 1 100 détournements de pub