Hervé, 25 ans, est étudiant durant l'hiver et guide touristique aux beaux jours. Il travaille pour «se payer le luxe de mener des études» au rythme qu'il souhaite. En ce moment, il va à la fac où il étudie le commerce international. En juin, il reprendra les visites guidées de Paris.
«L'intérêt d'être guide, c'est que je gère mon temps comme je veux sur l'année. L'hiver, j'ai toute latitude d'étudier. Dès le printemps, je travaille pour une agence de tourisme parisienne. Je promène des touristes dans un minibus. Toute la journée, je parle, je raconte l'histoire de France, celle des monuments, je répète cent fois les mêmes choses. Les touristes n'arrêtent pas de me poser des questions. Ils sont comme des enfants qui pompent une énergie démente. Le soir, quand je rentre chez moi, je ne peux plus parler. Je finis la saison crevé, je n'arrive même plus à sourire, à être gentil. Après avoir tant donné, je suis content de retourner à la fac, de me ressourcer en apprenant.
Dans mon travail, je fais tout : je vais chercher les touristes à l'hôtel, je conduis le véhicule (un gros van contenant 8 touristes, ndlr) tout en faisant le commentaire en deux langues (anglais, allemand ou espagnol). Cela demande beaucoup de concentration. Parfois je perds un peu patience quand un touriste me pose une question sur «Louis the Fourteenth», alors que je viens juste de lui raconter sa vie. C'est exaspérant ! Mais je suis obligé de lui répondre gentiment, de garder le sourire et ne pas oublier le feu