Ce magasin Fnac de la «plus belle avenue du monde» est le théâtre d'un long conflit. Au bout de quinze jours de grève, et malgré les efforts d'un médiateur nommé par le tribunal de grande instance de Paris, les négociations sont toujours dans l'impasse et les portes du magasin fermées.
Les salariés exigent une augmentation générale, la direction de la Fnac s'y refuse absolument. «120 euros pour tous, une prime de vacance», scandent les grévistes. Il n'est pas certain que la fermeté de la direction du magasin soit payante (le conflit aurait déjà engendré la perte de plus de 12 millions d'euros de chiffre d'affaires), car il s'agit autant d'argent que de symbole.
A la Fnac, il y a deux statuts : celui des salariés de la «Fnac Paris» et les autres. Dans le premier cas, il s'agit de l'héritage de la «Fnac historique», celle créée par Stéphane Essel, militant de gauche, qui offrait à ses salariés très compétents une rémunération et des conditions de vie plutôt confortables. Lorsque PPR a racheté la Fnac, il a «sanctuarisé» ce statut favorable. Dans les nouveaux magasins Fnac, dont celui des Champs, les conditions sont bien moins bonnes. Elles le sont d'autant plus que la Fnac Champs-Elysées est ouverte le dimanche, et pas les Fnac historiques. Deux inégalités qu'il sera bien difficile de faire admettre aux salariés concernés.
En fait, la Fnac a eu recours à un vieux stratagème : lorsqu'on ne peut pas réduire les «avantage acquis», on fait en sorte que les nouveaux salariés n'y aient