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Le grand écart de l'épargne salariale

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Avec la loi Fabius, les syndicats veulent apposer un label sur les fonds d'épargne salariale. Pas facile de concilier éthique et rendement.
publié le 4 mars 2002 à 22h29

Les syndicats réussiront-ils à introduire un peu de morale en Bourse ? Ce vieux rêve de réconcilier investissement et éthique prend aujourd'hui une nouvelle forme avec la réforme Fabius de l'épargne salariale. Comme la loi oblige les directions des entreprises à négocier le devenir des fonds collectés avec les représentants des salariés, les syndicats ­ CGT, CFDT, CFTC et CGC ; FO ayant refusé de participer ­ ont décidé de s'emparer du sujet. Et de mettre leur nez dans la façon dont l'épargne salariale serait dorénavant utilisée par les gestionnaires de fonds, en l'orientant notamment vers des entreprises «socialement res pon sables» et privilégiant l'emploi. Les centrales syndicales, réunies dans le Comité intersyndical de l'épargne salarial, ne géreront pas directement l'épargne mais apposeront un label sur des fonds gérés par des établissements financiers classiques, tels Axa, le Crédit Lyonnais ou les Ban ques populaires.

Critères. Les syndicats ont donc lancé un appel d'offres, avec cahier des charges à la clef, au début du mois de février. Les propositions doivent être rendues ce lundi. Un oral est prévu pour le 19 mars. Et dès la fin du mois, plusieurs gestionnaires devraient pouvoir démarcher les entreprises avec des fonds «approuvés par les confédérations syndicales». Pour l'instant, le cadre est très général. Le cahier des charges met en avant des critères essentiellement techniques : «Le meilleur rapport qualité-prix pour les salariés», «des garanties fortes : cont