Les actionnaires de Vivendi Universal (VU) seront sûrement contents d'apprendre que le groupe dont ils détiennent des titres affiche pour son exercice 2001 une perte nette de 13,6 milliards (soit, pour les archaïques, 86,5 milliards de francs). Ce sont les pertes les plus monumentales qu'une entreprise française ait jamais annoncées. Mais pour Jean-Marie Messier, le PDG de VU, tout cela n'est pas grave, puisque «[son] groupe va mieux que bien».
Hier, à l'occasion de la présentation de ses comptes annuels, «J2M» a déployé tous ses charmes toujours mince et bronzé dans un franglais de circonstance pour servir un charabia comptable de premier choix. Cela suffira-t-il pour rassurer les investisseurs américains qui lui ont reproché ces derniers temps sa façon peu orthodoxe de livrer ses résultats ?
«En phase». En ouverture de la séance organisée au siège de VU à Paris, Messier déroule les bonnes nouvelles : «Les résultats sont en phase avec l'objectif, a-t-il expliqué. On avait prévu une hausse de 10 % du chiffre d'affaires et nous avons tenu le cap. Sur le plan opérationnel, on a dépassé la totalité de nos objectifs, on a gagné des parts de marché dans tous nos métiers. Et tout cela qualifie un groupe qui va mieux que bien.»
Le gros morceau de l'affaire arrive en deuxième partie de spectacle. Et là, Messier, un peu moins arrogant, met un tas de formes avant d'afficher le vrai chiffre qui fait mal : les comptes 2001 doivent digérer une «charge exceptionnelle de 15,7 milliards d'