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Libération

Acier: face à Bush, l'Europe en appelle au shérif

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L'Union porte plainte devant l'OMC contre les taxes américaines.
publié le 7 mars 2002 à 22h31

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

En dépit des hauts cris poussés un peu partout en Europe, Bruxelles refuse de partir en guerre. La Commission européenne a décidé, hier, de ne pas répliquer par des sanctions commerciales à la fermeture du marché sidérurgique américain décidée mardi soir par le président américain George W. Bush (Libération d'hier). Même si les aciers européens (notamment allemands et français) sont les principales victimes de la hausse des droits de douane américains (1). «On n'est pas dans une cour de récréation: "Si tu me donnes un coup de pied dans le tibia, je te donne un coup de poing dans la figure"», s'est justifié, hier, Pascal Lamy, à l'issue de la réunion de l'exécutif européen. «C'est une réaction naturelle, mais ce n'est pas ce que prévoient les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce).» «Le marché de l'acier n'est pas le Far West», a asséné le commissaire chargé du Commerce extérieur.

«Injuste». Bref, l'Union va la jouer légitimiste en se contentant de porter plainte devant l'organe de règlement des différends de l'OMC: «Nous resterons à l'intérieur des règles internationales, auxquelles nous n'entendons pas déroger.» Pascal Lamy n'en a pas moins eu des mots très durs à l'égard de la décision américaine, qualifiée de «politique [...], injuste et infondée». Les gouvernements européens (comme d'autres dans le monde, chinois, russe, japonais...) sont sur la même longueur d'onde: «inacceptable», a déclaré le chancelier allemand Gerhard