Menu
Libération

Italie. Votre diplôme n'est pas valable.

Article réservé aux abonnés
publié le 11 mars 2002 à 22h33

Romede notre correspondant

Polyglotte, de père allemand, de mère romaine, Alessandro Matthias Strauss est à 40 ans un prototype de l'avocat européen. De Bavière où il exerce sa profession après avoir obtenu son habilitation en 1992, il se rend très régulièrement dans la capitale italienne où il a également ouvert un cabinet. Au préalable l'avocat Strauss a toutefois été contraint de repasser trois examens écrits (codes civil et pénal puis code de procédure) et diverses matières orales allant des normes tributaires au code administratif ou ecclésiastique avant de pouvoir s'inscrire à l'ordre des avocats transalpin. «Le problème de la libre circulation en Europe se pose dans des termes différents selon les professions», constate l'intéressé. «De Palerme à Malmöe, un médecin s'occupe pratiquement de la même matière c'est-à-dire d'un patient et ce dans les mêmes conditions. Mais l'avocat, comme le notaire ou le conseiller fiscal doivent prendre en compte les spécificités des règlements nationaux», détaille-t-il avec fatalité.

Le manque d'harmonisation européenne en matière juridique n'est pas le seul frein à l'installation d'avocats étrangers dans la péninsule. «L'UE a ouvert une procédure contre l'Italie estimant que les examens écrits auxquels sont soumis tous les candidats représentaient un obstacle pour les étrangers, précise Alessandro Matthias Strauss; les examens sont extrêmement difficiles, alors à plus forte raison pour les étrangers.» La protection instituée par l'ordre