Cruel retour sur terre ! Hier stars d'une «nouvelle économie» naissante, Vivendi Universal, Alcatel et France Télécom flambaient, comme des nouveaux riches. Et dépensaient à tout-va. En 1999 et en 2000, le prix n'avait aucune importance, puisque ce qui valait 100 en vaudrait le lendemain 150. A chaque acquisition, le marché, euphorique, applaudissait des deux mains, louant ici la vista d'un Jean-Marie Messier, là l'audace d'un Michel Bon. Mais après les années carrosse, c'est l'heure de la citrouille. Et d'un coup de baguette magique comptable, ce qui valait 100 hier ne vaut plus que 1 aujourd'hui. Sidérant !
Goodwill. Les entreprises ont dû inscrire dans leur bilan des paquets de provisions pour compenser la dépréciation de ces actifs achetés une fortune, au sommet de la bulle. J6M, le patron de Vivendi Universal, récolte la palme des pertes de l'histoire du capitalisme français : 13,6 milliards d'euros, à cause d'une charge exceptionnelle de 15,7 milliards pour faire oublier ces maudits écarts d'acquisitions ou goodwill.
Provisions. Plus petit joueur, Alcatel, le spécialiste de la tuyauterie Internet, a dû annoncer une perte de 4,9 milliards d'euros (dont 1,5 milliard de provision pour couvrir ces survaleurs). Le marché attend maintenant avec angoisse le 21 mars, date de l'annonce des résultats de France Télécom. Les analystes parient, pour l'instant, sur des provisions exceptionnelles autour de 7 milliards d'euros. Sauf surprise, le bonnet d'âne de l'année ne devrait pas éc