La fin des idées reçues et la montée des incertitudes. Ainsi se dessine l'année 2001 à travers les présentations de comptes annuels des grandes entreprises françaises, égrenés ces dernières semaines. Secoués par la chute d'Enron, le choc du 11 septembre et la dégringolade des marchés financiers, les industriels français avancent désormais à tâtons. Cette fois, bien rares sont ceux qui osent avancer des engagements chiffrés pour l'année en cours. «Il faudrait être grand clerc pour faire des pronostics», déclare Daniel Bernard, le patron de Carrefour, qui vit pourtant le nez collé sur le contenu du caddy de la ménagère. Celui de PPR, Serge Weinberg, se garde, lui aussi, de faire le moindre pari sur l'avenir: «Un tel exercice serait imprudent et absurde dans le contexte actuel.»
Recomposition. Les petits signes de reprise de l'activité aux Etats-Unis n'ont manifestement pas suffi à mettre en confiance des patrons un peu déboussolés. C'est que l'année 2001 a vu s'opérer une sorte de recomposition familiale (lire ci-contre): certains ont été particulièrement frappés par les attentats aux Etats-Unis. Pour d'autres, l'année se solde par un grand ménage dans la comptabilisation des actifs, un ralentissement ou une restructuration. Quelques-uns, pourtant, ont réussi une année 2001 spectaculaire. Sans forcément suivre les recommandations habituelles des cabinets de consultants et les analystes financiers.
Faux sésames. Contrairement à ce que ces derniers ont souvent cherché à faire croi