Menu
Libération

Suède. Le repoussoir des impôts.

Article réservé aux abonnés
publié le 11 mars 2002 à 22h33

Stockholm de notre correspondant

Tout le monde n'est pas capable de faire preuve du même enthousiasme (aveugle, disent certains) que la sociale-démocrate suédoise Mona Sahlin, vice-Premier ministre il y a quelques années, qui avait déclaré: «C'est chouette de payer des impôts.» Une assertion un tantinet provocatrice dans un pays qui a la plus lourde pression fiscale de l'OCDE (la part des revenus fiscaux dans le PNB suédois est de 53,5 % contre 42 % en moyenne dans l'UE). Régulièrement, les multinationales suédoises et les partis de l'opposition dite «bourgeoise» s'attaquent au gouvernement social-démocrate pour tirer la sonnette d'alarme: le taux d'imposition agit comme repoussoir à matière grise. Ericsson a ainsi décidé de payer le différentiel d'impôts pour ses employés étrangers travaillant en Suède. Et le ministère des Finances a mis en place depuis l'an dernier un système d'allégement fiscal dont ont déjà bénéficié 400 «personnes clés», experts ou chercheurs étrangers. Mais l'ardoise reste salée.

Carmen, une chercheuse espagnole employée à l'Institut Karolinska de Stockholm, se rappelle encore le jour où elle a reçu sa première fiche de paye. «J'ai été choquée.» Environ 30 % du montant disparaissait en taxes, pour des salaires de chercheurs somme toute modestes. Actuellement, Carmen travaille à trois quarts temps, touche 15 000 couronnes brut (1648 euros), 10760 couronnes net (1182 euros). «Au début, on avait pensé que ce serait mieux d'essayer de continuer à payer nos i