Décidément, les banques allemandes n'en finissent pas de concocter des plans de sauvetage. Alors qu'elles étaient censées se retrouver hier pour sauver l'empire de médias de Leo Kirch (Libération du 25/2), elles sont appelées d'urgence au chevet du groupe Philipp Holzmann. Le groupe de BTP (bâtiment et travaux publics) traverse pour la deuxième fois en deux ans une grave crise financière. Selon le quotidien économique Handelsblatt, les pertes de Philipp Holzmann pour 2001 devraient atteindre 237 millions d'euros. «Sans mesures d'aide, la situation risque d'être très juste pour tenir jusqu'à la fin de l'année», confie un banquier. Fin 1999, le chancelier Gerhard Schröder avait volé au secours de Philipp Holzmann en demandant aux banques de renflouer les caisses de l'entreprise à hauteur de 2,2 milliards d'euros. Mais, cette fois, la chancellerie a pris les devants. «Nous partons du principe que l'entreprise et les banques doivent assumer ensemble ces nouvelles difficultés», a déclaré Charima Reinhardt, porte-parole du gouvernement.
La Deutsche Bank, principale actionnaire de Holzmann (19,6 %) et principale créancière, a bien compris le message et défend un plan de restructuration qui consiste à transférer dans une nouvelle société les actifs vendables et à se débarrasser, entre autres, de toute la partie immobilière qui pèse sur les comptes du groupe. Plusieurs acheteurs pourraient se montrer intéressés, comme Bilfinger Berger, propriétaire en France de l'entreprise de travaux