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Libération

Rumeurs de corruption autour de Dassault en Corée du Sud

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Un mystérieux scandale menace la vente de 40 Rafale.
publié le 14 mars 2002 à 22h35

Tokyo de notre correspondant

Pour Dassault, la Corée du Sud vire au terrain miné. Alors que l'avionneur bataille pour vendre son Rafale à l'armée de l'air sud-coréenne, une bizarre affaire de corruption menace de ruiner ses efforts. Un colonel sud-coréen impliqué dans l'expertise des avions et présumé acquis à l'offre française a été, selon la presse, arrêté le 9 mars à Séoul par la justice militaire. Celle-ci l'accuse d'avoir perçu 8 000 euros de pot de vin de la société Comet, un agent de Dassault. Soit 7000 dollars pour un contrat d'environ quatre milliards de dollars, qui créent le trouble dans ce dossier éminemment politique.

«Manipulation». Dassault, qui a aussitôt «nié toute implication», affirme rester serein: «Toute cette histoire de corruption ne tient pas», s'indigne Yves Robins, son vice-président arrivé en urgence à Séoul mardi soir. «Nous démentons catégoriquement être impliqués. Cela flaire la manipulation destinée à éliminer les favoris que nous sommes devenus...» N'empêche: dans les coulisses du dossier, le fait qu'un tel scandale éclate est interprété comme un mauvais signe pour le Rafale, en con currence frontale avec le F15 de Boeing pour la vente de 40 avions de chasse à la ROKAF, l'aviation sud-coréenne. Deux autres constructeurs, le russe Sukhoi et le consortium Eurofighter, ont aussi déposé des offres dans la péninsule la plus militarisée du monde, où 37 000 GI's sont déployés en permanence et où tous les grands programmes d'armement sont d'ordinaire ac