Le cauchemar Bull continue. Quatre mois après avoir reçu une nouvelle et supposée ultime subvention de 100 millions d'euros remboursables, le groupe informatique moribond appelle encore l'Etat à son secours. Actionnaire de référence de la maison (16,3 %), les pouvoirs publics viennent donc de consentir une nouvelle avance à Bull. Un très gros chèque: jusqu'à 350 millions d'euros, sous réserve que la Commission européenne en accepte le montant et les modalités. Le ministère des Finances commence à trouver l'addition si salée qu'il n'a pas voulu hier commenter cet apport d'argent frais supplémentaire.
Croyait-il que les 100 millions lâchés en novembre et la nomination de Pierre Bonelli à la tête du groupe pour remplacer Guy de Panafieu (remercié) entraîneraient une amélioration suffisamment rapide de la situation financière du dernier constructeur informatique européen? C'est plutôt le contraire qui s'est produit: au titre de l'exercice 2001, les comptes de la maison affichent une perte nette de 253 millions d'euros contre 242,8 millions en 2000.
En prime, un nouveau plan social est actuellement en négociation: cette fois, les économies à réaliser exigeraient le départ de 1 500 personnes de plus, dont 1 100 en France. A ce jour, le groupe emploie 18 000 salariés dont 8 500 en France. L'hémorragie des emplois continue donc au même rythme que celle des comptes: Bull venait à peine d'en terminer avec le précédent plan, qui avait lui aussi permis de faire partir 1 500 salariés en Fr