Le congrès annuel de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), clos hier à Versailles (Yvelines), a laissé à ses participants comme un petit arrière-goût d'amertume. A l'origine, presque rien: un sondage Ifop auprès de 400 paysans «représentatifs», dont les résultats, rendus publics le 3 mars, agacent le syndicat. 34 % des agriculteurs interrogés y disaient que José Bové, figure de proue de la Confédération paysanne et contempteur de l'agriculture intensive, est la personnalité la plus à même de défendre leurs intérêts. Largement devant Jean-Michel Lemétayer, nouveau patron de la FNSEA (21 %).
Le Palais des congrès de Versailles bruissait donc de mauvaise humeur. Non pas que les représentants du premier syndicat paysan de France aient manqué d'ardeur à confirmer l'ancien homme fort des laitiers, 50 ans, dans ses fonctions de président de la maison en remplacement du remuant Luc Guyau, parti l'an dernier. Ni qu'ils aient boudé les débats sur «la préservation des mé canismes communautaires de gestion de l'offre» ou sur les enjeux internationaux de la profession, bousculée par les thèses libérales des gouvernements américains et britanniques qui vouent les subventions agricoles européennes aux gémonies.
Remises en question. Mais ces délices conceptuels n'ont pas empêché la crise de foi. Bové, roi des paysans? Autant invoquer le nom du diable dans une église le jour de Pâques! «Je ne suis pas au congrès pour parler de Bové», lâchait vivement le