La croissance en 2001 dans les pays en développement a connu «son plus fort ralentissement depuis trente ans», assure un rapport (Global Development Finance 2002), publié, mercredi, par la Banque mondiale. Raison de plus pour une aide accrue des pays riches, plaide l'institution et Uri Dadush, directeur des politiques économiques dans les pays en développement à la Banque mondiale.
Comment expliquez-vous la distorsion entre les discours sur la réduction de la pauvreté et la baisse de l'aide publique au développement (APD)?
C'est un comportement schizophrénique. Le besoin d'aide a augmenté avec l'intégration économique et l'explosion démographique. Mais la volonté de donner diminue. Cette baisse s'explique avec la fin de la guerre froide: les intérêts géostratégiques ont diminué. Il y a dix ans, le montant de l'APD représentait 0,34 % du PIB des pays riches contre 0,22 % aujourd'hui, alors que l'objectif fixé par l'ONU, en accord avec la communauté financière internationale, était de 0,7 % en 1970. En 2001, l'APD s'est montée à 39 milliards de dollars (44 milliards d'euros, ndlr).
Comment réduire de moitié, selon le voeu de l'ONU, le nombre de ceux qui vivent dans la pauvreté absolue d'ici 2015?
Il faudrait doubler cette somme dans les cinq années à venir. Cet enjeu va être le gros morceau du sommet de Monterrey. Mais l'argent n'est tout. Il est nécessaire, pas suffisant. Il faut que les pays pauvres mettent davantage l'accent sur la santé ou l'éducation, qu'ils se dotent d'insti