Bernard, responsable informatique dans un grand groupe, doit jongler avec les nationalités.
«Je travaille avec 28 personnes de quatre nationalités différentes: je gère des Espagnols, des Portugais, des Italiens et des Français. Mes patrons sont allemands et suédois, et moi je vis en France et travaille un peu partout en Europe. Quand toutes les nationalités se retrouvent, c'est là que ça se corse. Mes collègues parlent dans une espèce d'anglais mélangé de leurs langues maternelles qu'on appelle le "sabir" un emprunt à monsieur Jourdain et qui parfois crée des contresens comiques. Au-delà de la langue elle-même, il y a les codes de langage: on ne coupe jamais la parole à un Allemand, car le verbe est à la fin de la phrase. Mais demandez donc à un latin, qui s'emporte aussi vite que le lait sur le feu, de ne pas couper la parole...
«Les Français sont rarement à l'heure aux rendez-vous, ils arrivent avec un petit quart d'heure de retard, mais avec les Espagnols et les Italiens, on frise parfois l'heure de retard. Ce qui "énerve", le mot est faible, les Allemands, qui, eux, sont plus qu'à l'heure, ils sont déjà installés, prêts à commencer à travailler à l'heure du rendez-vous. A la fin de la réunion de travail, quand une décision est prise, les Allemands ne reviennent jamais dessus, alors que les Suédois et les Français remettent souvent tout en cause le lendemain, rien n'est jamais acquis. Pour les Espagnols, pas de problème, ils ne sont pas contrariants, ils acquiescent touj