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Libération

Une autre Europe règne sur Barcelone

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publié le 18 mars 2002 à 22h37

Barcelone envoyé spécial

Le samedi 16 mars restera à coup sûr une référence pour les mouvements antiglobalisation. Non seulement la marche protestataire de samedi à Barcelone est la plus importante jamais organisée jusqu'alors. Mais à la différence de celle de Gênes, elle s'est déroulée d'une manière pacifique et festive, en un cortège diversifié des mécontentements contre «l'Europe du capital». Derrière un slogan unitaire inspiré de Porto Alegre ­ «un autre monde est possible» ­ l'essentiel des manifestants étaient membres de la «Campagne contre le capital», un ensemble composé d'une centaine de collectifs.

Si la police a dénombré 250 000 personnes, ce sont sans doute près de 400 000 manifestants qui ont défilé depuis la place de la Catalogne vers le monument à Christophe Colomb, sur le port. Les altercations avec la police, toujours des cas isolés, ont été le fait de petites bandes de provocateurs qui, sur l'avenue Layetana, ont fait voler en éclats des vitrines d'agences bancaires et le siège d'un syndicat communiste. 40 arrestations ont eu lieu.

«Bunker triste». Tout avait été soigneusement préparé pour éviter les débordements. Les organisateurs ont assuré leur propre service d'ordre. Même les indépendantistes basques et catalans ont parfaitement joué le jeu, en se désolidarisant des casseurs. Les manifestants avaient aussi pris soin de lancer la marche autour de 18 heures, bien après la fin du sommet européen, qui s'est tenu à 6 km de là, dans un périmètre sous haute surve