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Libération

La révolte des salariés rendus malades par leur chef

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La directrice de la chambre de commerce et d'industrie du Languedoc-Roussillon est accusée de harcèlement moral.
publié le 19 mars 2002 à 22h38

Montpellier

de notre correspondante

Dix-sept longs témoignages, rédigés parfois comme un journal de bord, attendent dans le coffre d'un avocat montpelliérain spécialiste du droit social. Ils disent la souffrance au travail des salariés de la chambre régionale de commerce et d'industrie du Languedoc-Roussillon (CRCI) (24 à l'effectif aujourd'hui) depuis l'arrivée de Maria Correa Sotomayor au poste de directrice générale. Le rapport transmis fin décembre par les 25 membres du collectif des salariés au ministère de l'Industrie (tutelle des chambres de commerce) dresse, lui, l'inventaire des dégâts : «Dépression nerveuse», «cancer», «crises de psoriasis», «problèmes invalidants du dos», «accouchement prématuré suite à un choc émotionnel», «troubles auditifs, acouphènes dus au stress». Pour la Direction de l'action régionale et de la petite et moyenne entreprise, «le dossier est sérieux». Le 21 janvier, Jacques Talmier, le président de la CRCI, par ailleurs membre de la commission du Conseil économique et social qui a reconnu dans un avis le harcèlement moral comme «risque professionnel devant être traité préventivement», a été prié, par lettre recommandée, d'apporter une réponse. Depuis, plus rien.

Plus de syndiqués. Ils ont, pour la plupart, plus de dix ans de maison, n'avaient jusqu'à maintenant jamais manifesté la nécessité de se syndiquer. Après une succession de réunions pendant un an pour fouiller leur mémoire et s'organiser, ils se sont réunis hier soir en assemblée générale