Menu
Libération

Je t'UMTS, moi non plus

Article réservé aux abonnés
France Télécom et l'allemand MobilCom au bord du divorce. Récit.
publié le 20 mars 2002 à 22h39

C'était une union de raison. Le divorce s'annonce sanglant entre France Télécom et son partenaire allemand MobilCom. Coups bas, gros sous, histoires de famille... Tout y passe. Aujourd'hui doivent avoir lieu le conseil d'administration de France Télécom et le conseil de surveillance de MobilCom. Un exercice délicat. Depuis la mi-février, les PDG des deux groupes ne se parlent plus directement et s'envoient des noms d'oiseau par voie de presse. «Si Michel Bon l'emporte, ce sera la victoire du haut fonctionnaire français contre le petit entrepreneur allemand», s'emporte l'Allemand Gerhard Schmid. Bon, de son côté, met en doute l'honnêteté de Schmid qui a fait entrer sa femme dans le capital de MobilCom, et menace de saisir les tribunaux. A l'origine de ce conflit, une divergence de vues sur les investissements à faire dans l'UMTS, la téléphonie de troisième génération que Schmid veut à tout prix. Plombé par sa dette astronomique, France Télécom crie halte au feu, estimant que les 4,2 milliards d'euros déjà versés à MobilCom sont suffisants. Et comme le souhaite l'Etat, actionnaire à 55 %, France Télécom est maintenant prêt à se désengager complètement de MobilCom, pour ne pas perdre plus d'argent. Histoire d'une rupture franco-allemande.

Le paquebot transparent

Büdelsdorf, à la frontière danoise, entre mer Baltique et mer du Nord. C'est là que Gerhard Schmid, un Bavarois, fils de maçon et ancien joueur de hockey sur glace, a fondé en 1991 une petite société au logo rouge et noir