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Bruxelles fait un pas pour les intérimaires

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La Commission propose un niveau minimal de protection garanti.
publié le 21 mars 2002 à 22h40

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

L'Europe sociale n'a manifestement d'yeux que pour la Grande-Bretagne et l'Irlande, les deux parangons de la « flexibilité » sauvage appliquée aux travailleurs. Ainsi, hier, la Commission européenne a présenté une proposition de directive relative à la protection des travailleurs intérimaires qui présente la particularité de n'améliorer que la situation des travailleurs de ces deux pays. Pour les autres, qui appliquent, pour l'instant, des normes plus élevées, ce texte ne changera strictement rien.

Egalité. On peut même se demander si le patronat ne risque pas de se servir de ce texte pour réclamer un alignement vers le bas. L'objectif de Bruxelles est que les travailleurs intérimaires aient le même traitement, y compris salarial, que celui des personnes qu'ils remplacent. L'UE compte aujourd'hui deux millions d'intérimaires, dont 80 % sont employés en France, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en Allemagne.

Comme l'a expliqué hier Anna Diamantopoulou, la commissaire chargée des Affaires sociales, « les employeurs ne peuvent à la fois profiter de la souplesse offerte par les travailleurs intérimaires et les payer moins ». La Commission propose donc d'instituer un principe général de non-discrimination au profit des intérimaires. Mais avec quelques limites : c'est seulement au bout de six semaines que l'entreprise d'intérim (qui reste l'employeur principal) sera tenue de verser un salaire équivalent à celui de la personne remplacée dans « l'