Le conflit MobilCom-France Télécom se tend de plus en plus. Gerhard Schmid, le patron du groupe allemand, s'est lancé dans un coup de poker qui peut tout lui faire perdre, mais qui a l'intérêt d'embêter grandement l'opérateur français. Schmid a ainsi exercé une option de vente de 33 % du capital de MobilCom à France Télécom. Le put, comme on l'appelle en langage financier, a été exercé vendredi, mais la nouvelle n'a été ébruitée qu'hier, à l'initiative de MobilCom. En vertu d'un accord signé entre les deux groupes en 2000, Schmid veut contraindre l'opérateur français à racheter sa participation. « Gerhard Schmid dispose d'une option de vente, exerçable [...] en cas de blocage du processus de décision entre les actionnaires de MobilCom », expliquait ainsi l'année dernière France Télécom dans son rapport annuel. Et le blocage est bien réel : depuis plusieurs semaines, le français refuse de suivre MobilCom dans ses investissements pour développer l'UMTS, le téléphone de troisième génération (Libération d'hier). « France Télécom voulait tout diriger. Ils ont maintenant l'occasion de tout reprendre. Qu'ils le fassent », lâche un proche de Schmid.
Majoritaire. Le problème est que Michel Bon, le PDG de France Télécom, et l'Etat français, son actionnaire principal, veulent à tout prix éviter de racheter ces 33 %. Car, dans ce cas, France Télécom deviendrait l'actionnaire majoritaire et serait obligé d'inscrire la dette de l'opérateur allemand (6,2 milliards d'euros) dans ses comptes.