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Libération

Le jeune, curiosité syndicale à la SNCF

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Enjeu des élections professionnelles : le vote des nouvelles recrues.
publié le 21 mars 2002 à 22h40

C'est peut-être la question majeure des élections professionnelles qui se tiennent aujourd'hui à la SNCF. Plus que la progression ­ acquise ­ de Sud Rail, plus que le score de la CGT après sa claque des élections de 2000 (-7 %) : pour qui, comment voteront les jeunes de l'entreprise ? Voteront-ils seulement ? En cinq ans, la SNCF a embauché 41 000 jeunes. Plus de 26 000 depuis 1999 (sur un total de 180 000 cheminots). La plus importante vague de recrutement depuis 1982-83. Ce déferlement, qui trouve sa cause dans la reprise de l'activité et l'accord de 35 heures signé en 1999, pèsera sur le nouveau paysage syndical. Mais l'attitude des jeunes face aux urnes dessinera aussi le visage d'une SNCF promise à être chamboulée par son rajeunissement. Dans ses pratiques syndicales et son identité.

Au siège de Sud Rail, à qui les pronostics donnent généralement les faveurs du « vote jeune », un responsable calcule : « Par rapport aux dernières élections, vous rajoutez 20 000 arrivants, vous enlevez les 20 000 qui sont partis à la retraite dans le même temps, ça vous donne 40 000 votes différents. Ça va tout changer. » Les syndicats de la SNCF en campagne ont entamé une danse du ventre endiablée à l'adresse de cet électorat. Les organisations signataires de l'accord 35 heures, CFDT et CGT, qui a permis les 26 000 embauches, ont donné dans la réunion de masse. La CFDT a rassemblé en novembre plus de 800 jeunes à la Villette, à Paris, sous le slogan : « Votre embauche, nous l'avons voulue