Les salariés de France Télécom vont être un peu sonnés ce matin : pour la première fois depuis sa mise en Bourse, en 1997, l'opérateur public doit annoncer des pertes. L'énormité des chiffres, notamment celui de la dette (65 milliards d'euros à mi-2001), donne le vertige dans une entreprise ou 92 % des salariés détiennent des titres France Télécom, Orange ou Wanadoo. La CGT a calculé ainsi que les seuls frais financiers, c'est-à-dire les intérêts versés aux banquiers prêteurs qui culminent à 4 milliards d'euros , représentent les deux tiers de la masse salariale du groupe. France Télécom verse ainsi presque autant d'argent aux banquiers qu'à ses salariés.
Du coup, le personnel a de plus en plus de mal à vivre le grand chambardement de l'organisation déclenché en 1997 par la direction. La situation financière très dégradée de l'entreprise, dénoncée par les syndicats, intensifie la pression sur le personnel : course au productivisme, dégraissage sauvage des services, mobilité forcée, stress... Alors que le PDG, Michel Bon, se fait un titre de gloire d'avoir fait changer de métier la moitié des effectifs en quelques années, cette performance effraie plutôt qu'elle n'est saluée sur le terrain. En cinq ans, a calculé la CGT, la maison mère France Télécom est passée de 149 367 salariés en 1996 à 124 420 fin 2001. Dans le même temps, les conditions de travail des salariés ont été bouleversées.
Réaffectations. « Il y a des gens qui montaient aux poteaux et qu'on a mis sur des plate