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Libération

Le géant du béton allemand coule.

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Philipp Holzmann a déposé son bilan.
publié le 22 mars 2002 à 22h40

Berlin

Pour les banques, c'est un soulagement. Mais pour les 23 000 salariés du groupe du bâtiment allemand Philipp Holzmann, c'est le début du calvaire. Après deux semaines d'atermoiements, le groupe de BTP, qui avait été sauvé de la débâcle en 1999 par le chancelier Gerhard Schröder, a fini par déposer son bilan. Hier matin, les dirigeants de Holzmann avaient tenté de lancer un ultime appel lors d'une conférence de presse.

Au même moment, plusieurs centaines de salariés manifestaient au pied des banques, à Francfort. Mais, cette fois, elles ne se sont pas laissé amadouer. Elles ont refusé d'injecter de l'argent frais dans la société qui a, une fois encore, sombré dans les pertes en 2001 (237 millions d'euros) et présente un passif de 1,5 milliard d'euros.

La semaine dernière, la Deutsche Bank, principal actionnaire de Holzmann (19,6 %), avait présenté aux autres banques un plan de sauvetage de la société. Mais les trois autres banques privées engagées dans le groupe de BTP ne l'ont pas jugé viable. Surtout dans la situation économique allemande actuelle (lire page suivante).

Préoccupées par leur propre rentabilité, les banques sont de plus en plus réticentes à injecter de l'argent dans les sociétés en difficulté. A la Deutsche Bank, le changement est encore plus criant. Ainsi c'est son patron, Rolf Breuer, qui avait déclenché la curée sur le groupe Kirch en mettant publiquement en doute sa solvabilité, alors que, de toutes les banques impliquées dans l'affaire Kirch, c'est cel