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Le consensus amer de Monterrey

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Malgré leur déception, les pays du Sud signent le texte final.
publié le 23 mars 2002 à 22h41

Monterrey, envoyé spécial.

Excepté Fidel Castro, tous les chefs d'Etat des pays en développement présents à Monterrey (Mexique) signeront, malgré leurs critiques et leur déception, le texte du «consensus». Alors que la conférence de l'ONU sur le financement du développement devait proposer des financements pour réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2015 (lire aussi page 13), la plupart des pays du Sud se sont ralliés, bon an mal an, à la puissance des Etats-Unis et de l'Europe, dont la principale contribution aura été de plaider la poursuite des accords de libéralisation de Doha. Une posture parfaitement clarifiée par George Bush, qui annonçait, vendredi, la fin de l'époque où «la lutte contre la pauvreté» était «mesurée à l'aune de l'aide et des ressources dépensées». Si l'aide publique américaine est augmentée de 10 à 15 milliards de dollars (17,11 milliards d'euros) par an, le président américain affirme que pour «faire diminuer la pauvreté, [nous devons] accroître le commerce».

Grand-messe. Jeudi, à la tribune, plusieurs grandes figures du Sud n'ont pourtant pas mâché leurs mots contre l'absence d'engagement concret pour financer le développement. Le discours de Fidel Castro était certes prévisible. «L'ordre économique actuel est le plus grand système de pillage et d'exploitation jamais connu dans l'histoire», a lâché le lider maximo avant d'annoncer son départ urgent de Monterrey probablement sous la pression de Bush. Mais le Vénézuélien Hugo Chavez, qui s'exprime au nom