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Libération

Le Québec tente de réhabiliter l'amiante

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La province, grosse productrice du minerai cancérigène, promeut une utilisation jugée moins nocive.
publié le 23 mars 2002 à 22h41

La campagne de réhabilitation de l'amiante, menée depuis bientôt deux ans par une région du sud du Québec, connaît ses premiers succès. Sous la pression populaire, le gouvernement provincial est en passe de se doter d'une politique visant à accroître ce que les Canadiens appellent l'«utilisation sécuritaire» de l'amiante. De son côté, le gouvernement canadien s'apprête à adopter une directive incitant les travaux publics à prendre davantage le minerai en considération.

Boycott. Pour le mouvement proamiante, qui compte dans ses rangs les représentants syndicaux des travailleurs des mines de Thetford Mines et d'Asbestos, c'est un premier pas nécessaire à la relance d'une industrie touchée par un large boycott international. En France, l'amiante a été interdit le 1er janvier 1997 à la suite d'une expertise de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) établissant son caractère hautement cancérigène : cette fibre tue environ 3 000 personnes chaque année. Une directive européenne s'apprête à étendre cette interdiction à toute l'Union européenne.

Certes, au Canada personne ne conteste la dangerosité du minerai. Mais plus que son bannissement, c'est le dénigrement systématique du minerai ­ et donc l'insinuation qu'aucune utilisation sécuritaire n'est possible ­ que les Québécois n'acceptent pas.

«Ce produit naturel, qu'on a injustement diabolisé, ne doit pas être victime des mauvais usages faits par le passé», plaide le ministère des Ressources naturelles, qu