Monterrey (Mexique)
envoyé spécial
Mobilisation autour de la compassion. Le sommet des Nations unies sur le financement du développement s'est achevé vendredi à grand renfort d'incantations pour faire plus, plus vite, plus juste, malgré un texte final plus indigent et plus indigeste que prévu. Il faut donc faire un bel effort d'imagination pour y voir un pas «décisif» dans la prise de conscience d'une mondialisation de la solidarité. «C'était un bon sommet, hein !», a ainsi lancé Chirac à Charles Josselin, secré taire d'Etat à la Coopération, pour se persuader que la réunion de Monterrey ferait date. Un Président qui veut croire que «le changement n'est pas dans les textes, mais dans les têtes».
Belle formule. Mais la psychologie appliquée au développement est un art délicat. Et elle ne remplace pas le besoin d'engagements financiers que Monterrey se devait justement de mettre en musique. Exit, ainsi, le désir d'y voir figurer le doublement de ces engagements à 100 milliards de dollars. Washington a mis son veto, malgré l'annonce surprise, par George W. Bush, de doper son aide de 50 % en trois ans. Les Etats-Unis préfèrent entonner le credo du «commerce et des investissements privés», les deux mamelles de la prospérité à venir du tiers-monde. C'est peut-être défendable à (très) long terme. Pas à court terme. Surtout si le Nord continue, comme l'a dit la Banque mondiale, «à consacrer dix fois plus d'argent en subventions agricoles qu'en aides...»
En attendant que le «partenariat»