Wissembourg (Bas-Rhin) envoyée spéciale
Quand Christine Herr a passé son bac G (tertiaire) en 1978, c'était, dit-elle, « un diplôme de bon niveau, pour l'époque ». La jeune fille arrête ses études et se lance dans la vie active. Fait des remplacements, plus ou moins longs. Puis, en 1988, intègre une entreprise high-tech, Bruker, qui, de Wissembourg (nord de l'Alsace), commercialise ses spectromètres dans le monde entier.
Dix ans passent, et l'employeur de Christine Herr lui propose alors de préparer un BTS (brevet de technicien supérieur) assistant trilingue, sans pour autant remettre les pieds à l'école. C'est la « VAP » (validation des acquis professionnels), qui permet à un salarié ayant au moins cinq ans d'activité professionnelle d'obtenir un diplôme d'Etat sans repasser dans les circuits classiques de formation (voir encadré). En échange, l'entreprise lui promet une promotion, et l'augmentation de salaire qui va avec. Christine Herr a 40 ans. Il lui faudra deux ans pour se préparer. Aujourd'hui, elle a son BTS assistant trilingue et sa promotion.
Il y a aussi Raymond Stéphane, 47 ans. Recruté chez Bruker avec un BEP il y a trente et un ans, il a passé son bac professionnel grâce à la VAP il y a cinq ans, puis enchaîné sur un BTS de gestion industrielle en alternance entre l'école et son entreprise. Aujourd'hui, il est chef de l'atelier de mécanique générale un poste de cadre : « Sans la VAP, je n'aurais pas pu gravir certains échelons, je sentais qu'il me manquait des