Les Français se sont réveillés la semaine dernière avec un nouveau sujet de débat : il a pour nom «formation tout au long de la vie». Le thème fait florès dans la campagne, à tel point qu'on imagine pour bientôt l'usage du plus pratique acronyme «FTALV». Chaque candidat fait une proposition : le très libéral capital-formation d'Alain Madelin, ou «l'année sabbatique» (tous les sept ans) de Noël Mamère. Jacques Chirac et Lionel Jospin en ont carrément fait un des axes de leurs programmes, révélés vendredi 15 (Chirac) et lundi 18 mars (Jospin). Ils ne peuvent ni l'un ni l'autre réclamer la paternité du concept. La droite en 1997, avec Jacques Barrot, et la gauche en 2000, avec Nicole Pery, avaient raté l'occasion de faire une loi sur la question. Les partenaires sociaux ont échoué, en octobre 2001, après dix mois de négociation à formaliser un accord interprofessionnel.
En fait, la France a adopté la «FTALV» au sommet de Lisbonne en 2000, comme les quinze membres de l'Union. Depuis plusieurs années, c'était un cheval de bataille de la Commission de Bruxelles. Et le terme lui-même est d'invention... britannique et libérale, rappelle Jean Regnault, spécialiste de la question à la CGT: «C'est la traduction de "LifeLong Learning». Les Anglais avaient formalisé les systèmes de «compte d'épargne formation», qu'on retrouve chez Chirac sous le vocable «compte personnel formation». Jospin avance un sec «compte formation». Avec un public-cible privilégié : ceux qui ont raté leur formation