Les 35 heures ont-elles contribué à dégripper la machine à former française ? Sur le papier, elles en ont eu l'intention. La loi Aubry a pour cela introduit la possibilité de sortir une partie de la formation du temps de travail. Très contestée par les partenaires sociaux, cette mesure devait sonner la fin du couple travail-formation. «Rappelons qu'en France jusque-là, seule la formation sur le temps de travail était valorisée», souligne Jacques Trautmann, chargé d'études au Cereq, et ce malgré ses ratés (trois fois plus de cadres formés que d'ouvriers, de CDI que de CDD). Si bien que la formation hors temps de travail, contrairement à d'autres pays de l'Union européenne, ne s'est pas développée. Dans une étude réalisée en 1999 chez les actifs occupés, l'Insee démontre d'ailleurs que le temps moyen quotidien consacré aux études et à la formation hors travail est de trois minutes et le taux de pratiquants de 2 %. La RTT, en remettant au goût du jour le principe de coïnvestissement (1) l'employeur paye de sa poche la formation, le salarié paye de son temps libre pour l'effectuer , a voulu inverser la tendance. Chez Renault, par exemple, l'accord sur la RTT a permis la mise en place de seize centres de formation individualisée (CFI) dont certains sont ouverts la nuit. Certaines formations peuvent, après accord de la hiérarchie, être réalisées hors temps de travail. Dans d'autres entreprises, les salariés ont pu ouvrir des comptes épargne-temps pouvant être utilisés à des fin
L'effet raté des 35 heures
Article réservé aux abonnés
par Nadya CHARVET
publié le 25 mars 2002 à 22h42
Dans la même rubrique