Séoul envoyé spécial
Perquisitions, intimidations, pugilat publicitaire... Pour Dassault, le suspense autour de la commande de quarante avions de chasse par l'armée de l'air sud-coréenne tourne au western. Après la mise en cause, mi-mars, de son agent local soupçonné d'avoir versé un pot-de-vin de 7 000 dollars (8 000 euros) à un colonel incarcéré depuis (Libération du14 mars), l'avionneur français qui tente d'imposer son Rafale a subi vendredi les foudres de la sécurité militaire. Une vingtaine d'inspecteurs, munis d'un mandat dans le cadre d'une enquête sur la fuite de secrets défense, ont perquisitionné les bureaux de son agence de relations publiques locale, Alfred Communication, et tout embarqué sans explication : ordinateurs, CD-Roms, dossiers, etc.
Transparence. «On veut nous bâillonner, s'énerve Yves Robins, vice-président de Dassault. Nos employés sont terrorisés. Tous les moyens sont bons pour empêcher le déroulement du processus de façon transparente comme le gouvernement l'avait promis.» Dimanche, la firme a demandé «fermement» le retour du matériel saisi, indispensable à sa communication à la veille d'une semaine décisive. En théorie, le ministère de la Défense sud-coréen doit annoncer d'ici au 29 mars le résultat de son audit des quatre appareils en lice (le Rafale, le F15 de Boeing, le Typhoon d'Eurofighter (1) et le Sukhoi russe). Avec, à la clé, un contrat d'environ 4 milliards de dollars (4,56 milliards d'euros). Les accusations de Dassault visent les partisa