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Libération

Les universités renâclent à s'occuper des adultes

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Elles privilégient les formations courtes beaucoup plus lucratives.
publié le 25 mars 2002 à 22h42

Belle idée que celle de la «formation tout au long de la vie», un peu éloignée toutefois de la réalité française. Pour Claude Dubar, sociologue à l'université de Saint-Quentin-en-Yvelines, «les incitations à se former partent du marché du travail et non de l'idéal d'éducation permanente». La conséquence ? La formation continue dans l'enseignement supérieur relève principalement de la prestation de services aux entreprises, non de la «seconde chance» permettant de combler les lacunes de la formation initiale ou d'envisager une reconversion. Souvent autonomes au sein des universités, les départements de formation continue proposent essentiellement des formations courtes destinées à améliorer la productivité des salariés : stages d'anglais, d'informatique, de prise de parole en public, etc. Une tendance plus nette encore du côté des grandes écoles, qui se sont engouffrées dans la brèche très lucrative des «séminaires» et autres «ateliers» construits en partenariat avec les entreprises (1 525 euros les dix séances «art-créativité» à HEC).

Pourtant, des initiatives plus ambitieuses existent. En tête des établissements publics de formation continue : le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) accueille plus de 76 000 «auditeurs» par an. La plupart ne viennent suivre qu'un stage court, mais plus de 5 000 en sortent diplômés. Un véritable vecteur de promotion sociale, même si ces titres n'ont pas aux yeux des recruteurs le cachet de ceux que délivrent les grandes écoles. Qu