Les femmes subissent encore trop souvent le machisme de leurs collègues et supérieurs. Dans un ouvrage intitulé Métro, boulot, machos (1), Katie Breen et Catherine Durand, respectivement rédactrice en chef des éditions internationales et reporter à Marie-Claire, dressent un tableau édifiant de la brutalité des rapports homme-femme dans le travail. Leur enquête a été élaborée avec la complicité des Chiennes de garde qui, suite à un appel à témoignages lancé en l'an 2000, ont reçu des centaines de lettres et e-mails de femmes racontant petites et grandes offenses, insultes, gestes déplacés, dont elles ont été l'objet sur leur lieu de travail.
A travers ces témoignages de femmes, c'est un monde dur que vous décrivez...
Nous avons été frappées par la violence des récits. L'histoire de cette femme à qui son patron tend une liasse de billets («qu'est-ce que tu fais pour ce prix-là ?»), de cette autre apostrophée par son supérieur : «D'accord tu es à égalité avec tes camarades, mais n'oublie pas que tu es d'abord une paire de seins et de fesses et que c'est principalement pour cela qu'on te met sur une mission.» Globalement, les machos au boulot font preuve d'assez peu d'imagination: «pute», «salope», sont les mots les plus utilisés. Les insultes à caractère sexuel impliquent toujours une critique et une négation de la sexualité des femmes. Elles aiment ça ? Ce sont des «salopes». Elles n'aiment pas : des «lesbiennes». Elles ne veulent pas : des «coincées». Elles aiment trop : des «p