Séoul envoyé spécial
Appelez ça une revanche sur la crise asiatique : il y a cinq ans, durant cet hiver 1997 qui vit les monnaies d'Extrême-Orient s'effondrer et le Fonds monétaire international (FMI) venir à la rescousse de la Corée du Sud, Kim Yong-un a failli tout perdre. A 31 ans, cette professeure de piano du quartier de Ehwa à Séoul a même, comme des millions de Sud-Coréens, vendu ses bijoux à la banque centrale pour renflouer les réserves de l'Etat. Changement radical aujourd'hui : Kim et son mari illustrent le boom coréen. La jeune femme refuse des élèves. Lui vient d'être augmenté. Le couple revient des Philippines et Kim écume avec ses copines les boutiques de Myongdong, le quartier commerçant branché de Séoul.
Réformes. La Corée du Sud, où les magasins affichaient en 1997 des écriteaux «soldes FMI» à prix sacrifiés, mise sur 6 % de croissance en 2002, alors que le Japon voisin peine à sortir de la récession. Le secret ? Des réformes, une confiance retrouvée et, surtout, une fièvre de la consommation. «On ne peut pas rêver meilleur marché», jubile un cadre de Cetelem, la compagnie de crédit du groupe BNP-Paribas qui vient de lancer en Corée du Sud sa carte Power, en lien avec les hypermarchés locaux du groupe Carrefour. Un optimisme partagé par Paul Gruenwald, le représentant du FMI à Séoul : «Les restructurations industrielles et bancaires avancent, juge-t-il. La débâcle des "chaebols" (les conglomérats) a amené le pays à s'ouvrir et permis l'émergence de PME. Les b