Menu
Libération

Coup de jeune pour l'Ambassador

Article réservé aux abonnés
La doyenne des voitures indiennes se modernise pour survivre.
publié le 28 mars 2002 à 22h44

New Delhi, de notre correspondant

A peine plus jeune que le pays lui-même, l'Ambassador fait figure en Inde de véritable institution. Quasiment inchangée en un demi-siècle d'existence, c'est la doyenne des voitures indiennes. Ses formes arrondies, ses phares globuleux, son tableau de bord dépouillé et son look de taxi londonien sont une constante sur les routes: 600 000 d'entre elles sont encore en circulation. Un symbole aujourd'hui menacé. Confronté à une compétition de plus en plus rude, Hindustan Motors (HM), son fabricant, s'apprête à lancer un nouveau modèle.

Guimbarde. Du Premier ministre au chauffeur de taxi du coin de la rue, en passant par l'officier en poste sur les cimes perdues du Cachemire, tout le pays a longtemps roulé en Ambassador. Robuste, lourde, spacieuse et facile à réparer, elle était parfaitement adaptée au parcours du combattant que représente tout trajet routier dans ce pays. Mais, comme son pays natal, elle a aujourd'hui du mal à passer dans l'ère de la modernité, s'accrochant obstinément à son allure de voiture de collection malgré une concurrence exacerbée. Conséquence: l'Ambassador souffre désormais d'une réputation de vieille guimbarde. Même l'Etat serait en passe d'abandonner sa voiture préférée, dont il possède plus de 5 000 exemplaires. Ce serait la fin d'un mythe: tous les Premiers ministres de l'Inde indépendante ont jusqu'ici roulé en Ambassador.

Bien conscient du risque de voir son oeuvre disparaître, HM s'est inspiré des expériences réussi