Où sont passés les millions de Gayssot ? Au moment de l'annonce de l'ouverture du capital des ASF, le ministre des Transports, renâclant devant l'ouverture du capital d'une entreprise sous sa tutelle (après Air France et la Snecma, dont la privatisation est prévue), se consolait comme il pouvait. En novembre, il annonçait la création d'un fonds («pôle intermodalité»), alimenté par la privatisation des ASF à hauteur de 760 millions d'euros, servant à financer des projets ferroviaires.
Promesse. Six mois après, il n'en est plus question. Sur les sommes levées, 800 millions d'euros sont d'ores et déjà promis aux ASF, afin de combler un peu un endettement abyssal. La manne restante (entre 1,5 et 2 milliards d'euros) financera les retraites (1,2 milliard d'euros), les dépenses de sûreté aérienne à la suite du 11 septembre (150 millions d'euros) et des aides aux PME (150 millions d'euros). Et enfin le fameux pôle intermodalité... s'il reste des sous. Même dans le meilleur cas de figure, on sera loin des promesses initiales. Pour Denis Baupin, porte-parole des Verts : «On est dans une période de grands discours sur le rééquilibrage des modes de transport, et la privatisation n'apporte rien pour la réduction des nuisances automobiles.» Le porte-parole estime que l'Etat, en abandonnant au privé une partie des dividendes des autoroutes (150 millions d'euros en 2000, injectés pour une moitié dans le ferroviaire, pour l'autre dans la construction de l'A28), se prive de recettes qui avaie