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Libération

EDF et ses comptes, de joyeux opaques

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La valeur réelle de l'entreprise est très complexe à estimer.
publié le 29 mars 2002 à 22h45

Surtout ne rien dire, mais y penser à chaque instant. Voilà les deux portes entre lesquelles slalome François Roussely, le patron d'Electricité de France (EDF), quand il faut évoquer l'ouverture du capital de son entreprise. Hier, à l'occasion de la présentation des résultats du groupe public, Roussely a préféré dégager d'un très long coup de pied à suivre, quand l'incontournable question lui a été posée : «Moi, je m'occupe de l'ouverture des marchés à la concurrence, mais pas de celle de mon capital. Pour cela, il faut s'adresser à mon actionnaire.» Le patron d'EDF a passé toute sa conférence de presse à démontrer que le groupe n'a pas payé au prix fort son internationalisation à marche forcée (un chiffre d'affaires en hausse de 18 % à 40,7 milliards d'euros en 2001). La baisse de 28 % de son résultat net (à 841 millions d'euros) serait d'abord le résultat des crises argentine et brésilienne, et des surcoûts de mission de service public, engendrés par les obligations de rachat des kilowattheures produits par l'éolien et les unités de cogénération. «Contrairement à certains de nos concurrents, nous avons payé nos acquisitions au juste prix du marché», a tenu à préciser François Roussely. Le message est clair : EDF n'a pas été atteint du syndrome France Télécom ou Vivendi Universal.

«Enron français». Difficile de porter la contradiction au patron d'EDF. Les comptes de l'ex-monopole public sont un modèle du genre de complexité et d'opacité. «EDF ? C'est l'Enron français, on peu