Après la purée de pois de l'automne et la crainte d'un blizzard interdisant toute visibilité, le temps de «l'éclaircie» s'annonce. Voilà comment l'Insee (l'Institut national de la prévision et des études statistiques) résume aujourd'hui ses prévisions de croissance pour le premier et le deuxième trimestre 2002.
Une «éclaircie» d'autant plus bienvenue que la dernière livraison de l'Insee ne laissait guère augurer d'un tel optimisme. Dans une note délivrée en décembre, les prévisionnistes tablaient en effet sur une croissance de 0,1 % et de 0,4 % pour les deux premiers trimestres de l'année. L'Insee planche désormais sur une hypothèse de hausse du PIB (produit intérieur brut) de 0,3 % et 0,5 %. Et avec les hirondelles, la croissance pourrait revenir au printemps «vers un rythme annuel proche de 2 %».
Des éléments «tangibles» étayeraient ce diagnostic. De quoi parier même sur un retournement con joncturel. Il y a d'abord la fameuse consommation des ménages, qui est à l'économie française ce que le filet de sécurité est au trapéziste : un moyen d'éviter une chute douloureuse. Elle devrait ralentir, mais moins que prévu. Dopée l'an passé par une «progression record du pouvoir d'achat» (+ 4 %), elle avait culminé à 3 % et constitué le socle sur lequel reposait la croissance. Elle diminuerait à + 2 % cette année. Motif : la détérioration du marché du travail qui amortit les chocs avec un temps de retard. Après le nombre record de 570 000 emplois salariés privés créés en 2000 e