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Libération
Interview

«Un cercle vertueux français»

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publié le 29 mars 2002 à 22h44

Fabrice Lenglart est responsable des études conjoncturelles à l'Insee. Il revient sur la note publiée hier.

Comment expliquez-vous «l'éclaircie» de l'économie française ?

L'activité française est modelée par l'évolution de la demande des entreprises. Le net ralentissement enregistré l'an dernier s'expliquait par l'adoption de comportements restrictifs : un gel de l'investissement et un très fort déstockage, en réaction au choc négatif en provenance des Etats-Unis. Le phénomène inverse se dessine : les anticipations des entreprises se redressent depuis le début de l'année, ce qui devrait à court terme se traduire par du restockage.

Comment expliquer une croissance française supérieure à ses principaux voisins européens pendant cinq ans ?

Par le dynamisme remarquable de la consommation des ménages. En fait, l'économie française a été caractérisée ces dernières années par la mise en place d'un cercle vertueux : la croissance française a été particulièrement riche en emplois, les créations d'emplois ont alimenté le revenu des ménages et entretenu leur confiance, le dynamisme du revenu a nourri la consommation, et la progression de la consommation a soutenu la croissance. La boucle est bouclée...

Pourtant, les «rigidités», comme les 35 heures, sont souvent perçues à l'étranger comme un frein à la croissance...

Sur les deux dernières années, le passage aux 35 heures a plutôt contribué à soutenir la croissance, avec les créations d'emplois qu'il a induites à court terme. L'Insee estime q