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Libération

Les ex de Marks & Spencer dégoûtés

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Un an après, une majorité va bientôt pointer à l'ANPE.
publié le 30 mars 2002 à 22h45

Il y a un an, le 29 mars 2001, elles ont appris en arrivant à leur travail qu'elles n'en avaient plus. Marks & Spencer venait d'annoncer par e-mail qu'il se retirait du continent : 18 magasins fermés, 1 500 salariés laissés sur le flanc. La France s'émeut, les médias relaient le choc. Un an plus tard, plus des deux tiers du personnel ont pour horizon proche l'ANPE. Le plan de reclassement proposé par le repreneur, les Galeries Lafayette, a été un fiasco. Lors de la négociation du plan social, le groupe avait promis d'offrir un emploi à chaque salarié. Chose qui a été faite ­ avec même deux propositions pour certains ­, mais seuls 175 ont dit oui aux Galeries ou aux enseignes partenaires de l'opération (H & M, Virgin, Fnac...). Les autres ont refusé des postes qu'ils estimaient mal taillés, où salaires et qualification n'étaient pas vraiment pris en compte, où les horaires s'étendaient tard le soir.

Bouche-trou. Ancienne secrétaire de direction bilingue, Brigitte Moutaussamy s'est vu proposer une place de «sténodactylo». Sa collègue Catherine Lemoine, un salaire entamé de 25 % pour un poste qui n'existait pas. «Je devais faire bouche-trou, dit-elle. Même la DRH qui m'a reçue était gênée.»

Après leur refus, aujourd'hui, elles se retrouvent sans rien. Certes, elles vont toucher la prime de licenciement, mais l'argent n'efface pas le sentiment d'avoir été «flouées». «Virées à cause de la mauvaise gestion» du groupe anglais, mal comprises et peu soutenues par les politiques ­ elles