Ouverture de la chasse, lundi. La traque aux dérapages des étiquettes va repartir de plus belle dès la semaine prochaine. Et les prix pourraient effectivement s'envoler. Passage à l'euro oblige, sous la pression de Bercy, les prix dans la grande distribution avaient été gelés du 1er novembre au 1er avril. Grandes enseignes et fournisseurs s'y étaient engagés. Pari tenu. La onzième vague de relevés commencée par les agents de la concurrence et des prix, et qui vient d'être publiée, fait toujours état d'un calme plat. Hausse modérée de 0,1 % en moyenne dans les hypermarchés et de 0,02 % dans les supermarchés (1).
«Pas brillant». Mais le rattrapage est en vue. Jérôme Bédier, le président de la FCD (Fédération du commerce et de la distribution), prépare déjà les esprits : «Nous nous attendons à des hausses de prix dès le 1er avril (2).» Et il fait naturellement porter les regards vers les fournisseurs : «Ce sont les industriels qui fixent les prix, nous n'y pouvons rien.» Trois géants de l'agroalimentaire notamment sont dans le collimateur de la distribution : Danone, Nestlé, Unilever. Ils auraient remis leurs nouveaux tarifs, et «ce ne serait pas brillant».
A Auchan, on renchérit. L'enseigne redoute des hausses imposées par les industriels dès le 1er avril. «Nous avons reçu de leur part des propositions d'augmentation pour 150 produits de grande consommation différents (épicerie, produits frais, bazar). Sur ces 150 hausses, 110 concernent l'alimentaire et s'étalent de plus ou moi