Bordeaux envoyée spéciale

Victimes de harcèlement moral il y a cinq ans, les salariés du conseil régional d'Aquitaine témoignent aujourd'hui. L'un d'eux a lu dans Libération du 19 mars l'histoire des salariés de la chambre régionale de commerce et d'industrie (CRCI) du Languedoc-Roussillon, rendus littéralement malades par leur directrice, Maria Correa Sotomayor, dite MCS. L'article a fait le tour des bureaux. Cinq ans après, les souvenirs sont revenus, précis et douloureux, «comme si c'était hier».

Car avant de s'installer à Montpellier, MCS a travaillé à Bordeaux au conseil régional d'Aquitaine pendant douze ans, de 1985 à 1997. D'abord comme chargée de mission à la culture puis, à partir de 1994, à la formation professionnelle. Et, là aussi, elle a «tyrannisé» les cadres et secrétaires placés sous ses ordres. Depuis la publication de l'article, un à un, ils ont appelé le journal pour dire qu'ils étaient «prêts à témoigner pour aider les salariés montpelliérains», «pour faire en sorte que plus jamais cette femme n'ait de gens à gérer». Quelques personnes sont allées voir Jean-Luc Mercadier, actuel directeur général des services de la région Aquitaine. Ils lui ont déballé «les vexations, humiliations, délations, chantages et harcèlements personnels» dont ils ont fait l'objet. «Par peur de représailles», ils se sont réfugiés derrière un collectif et laissent parler Jean-Luc Mercadier: «J'ai recueilli leurs témoignages et participé à la réunion qu'ils ont organisée. C'était la