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Libération

Le privé court les cabinets

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publié le 2 avril 2002 à 22h54

«Se parler vendredi ? Ça va être difficile, je passe des entretiens pour un boulot toute la journée», prévient un membre du cabinet de Laurent Fabius. A un mois de l'élection présidentielle, les ministères tournent au ralenti. La pile des dossiers a fondu, la sonnerie du téléphone s'est calmée, les journées se terminent à des heures enfin décentes... Bref, les conseillers techniques reviennent à une vie presque normale. Et ont désormais tout le temps pour chercher un poste à leur pied. Beaucoup vont rejoindre leur administration d'origine. Certains attendent encore le résultat des élections pour éventuellement rempiler. Le reste basculera dans l'autre monde : celui de l'entreprise privée. Combien sont-ils ? En tout, peut être, une cinquantaine. Mais les vraies stars, celles draguées outrageusement par les grandes entreprises, sont une petite quinzaine d'énarques et de X-Mines. Ils viennent d'abord de Bercy ou de Matignon. Ils sont jeunes, brillants, bosseurs. Et petite cerise sur le CV : ils ne coûtent pas encore très chers. «C'est la saison des châtaignes. C'est le moment de faire de bonnes affaires», sourit un cadre dirigeant d'un grand groupe.

Très demandés. Ce conseiller technique de Laurent Fabius n'en revient pas encore : «Il y a plusieurs semaines, un groupe américain m'a proposé un salaire 16 fois supérieur à ce que je gagne.» Il a décliné l'offre. «Je n'avais pas envie de partir dans un groupe étranger», dit-il. Depuis, il enchaîne les entretiens. «C'est maintenant q