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Libération

« Rendez l'argent »

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publié le 2 avril 2002 à 22h54

«Pour que mon petit frère ait les mêmes droits à la formation que moi.» Ils étaient 500 jeunes en contrats de qualification mardi à interpeller les patrons aux cris de «Medef sauve-nous, les qualifs en détresse». A l'heure où les candidats à la présidentielle assènent de la formation tout au long de la vie à longueur de programme, ces jeunes redoutent la disparition d'un système qu'ils estiment égalitaire. «Tout le monde ne peut se payer des écoles de commerce à 7 500 ou 9 000 euros par an», dit Céline, 21 ans.

Depuis quelques mois, le dispositif est en crise, faute de financements. «L'Etat nous a pris 2,3 milliards de francs pour payer les emplois-jeunes ou les 35 heures», dénonce le Collectif droit à l'avenir. Depuis 1997, l'organisme qui reçoit les taxes des entreprises destinées à la formation a vu prélever dans ses caisses 350 millions d'euros (2,3 milliards de francs) par l'Etat. Et, pour parfaire le déficit, une autre partie des fonds attribués a été versée à l'apprentissage.

Pour sauver le système, le collectif est allé frapper fin janvier à la porte du ministère de l'Emploi avec un vrai bouquet de fleurs. Il est reparti avec de vagues promesses. Et toujours pas de sous dans les caisses, alors que l'Etat s'est engagé à rembourser les milliards empruntés. En février, le cabinet de la secrétaire d'Etat à la Formation professionnelle, Nicole Péry, a apporté des assurances sur le financement. Une promesse que les politiques ont intérêt de tenir car le contrat de qualif pla