Broyage de noir et pataugeage dans la purée. Et si le pétrole, qui flambe actuellement autour des 27 dollars le baril (25 % de hausse en un mois) venait contrecarrer une croissance mondiale déjà fragile ? Voilà «clairement» de quoi présenter «un risque» sur la reprise économique dans la zone euro, a convenu hier Wim Duisenberg, président de la Banque centrale européenne (BCE). Voilà surtout de quoi faire planer un climat d'incertitude supplémentaire. La flambée du baril pourrait avoir «des conséquences économiques négatives», a estimé de son côté Laurent Fabius. Mais le ministre français de l'Economie n'en a pas moins conservé son optimisme de rigueur dès qu'il s'agit de parler «croissance». Pas de quoi, pour l'instant, remettre en cause les promesses des candidats Jospin et Chirac qui tablent sur une hausse du PIB de 3 % par an pour le quinquennat à venir. Chiffre indispensable pour assumer les programmes électoraux.
Coup de vis. En attendant, l'inquiétude pointe chez les experts. Ils craignent que la hausse des prix provoquée par une flambée durable de l'or noir ne conduise la BCE à donner un tour de vis monétaire. Et une hausse des taux dans la zone euro pourrait sonner le glas de la reprise. Plus globalement, l'économie mondiale, encore convalescente, pourrait se remettre à caler...
En commençant par les Etats-Unis. Modèles à l'appui, des économistes tentent déjà de simuler l'impact d'une flambée des prix du brut sur la croissance outre-Atlantique. Antoine Waechter, économ